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Date de création : 15.08.2018
Dernière mise à jour : 25.04.2019
641 articles


VU À LA TÉLÉ

VU À LA TÉLÉ

Lui, c'est un héros. T'as vu le mec, pas de bras pas de jambes mais des couilles énormes. Rendez-vous compte, il a terminé le Dakar, et au volant hein, pas dans la boîte à gants. (...) Il paraît que là-bas, la température montait jusqu'à 50 degrés. De temps en temps, il était obligé de se mettre dans un congélateur géant pour se rafraîchir. Si ça se trouve, les enfants Courjault, ils faisaient le Dakar et on ne le savait pas! (...) Bon joueur en plus quand il se faisait doubler, jamais il n'a fait un moignon d'honneur, pas son genre. (...) Lui, est peut-être entier mais niveau courage, croyez-le, il n'arrive pas à la moitié de ce grand bonhomme".

 

Pour l'amour du risque

Il a un vilain défaut: tout ce qui l'es banni, il entends le faire coûte que coûte. Par esprit de contradiction, parce qu'il l'arrive aussi d'être un abruti. Avec ses deux garçons Jérémy et Grégory, nous nous ressourçons en Martinique. Trois énergumènes en pleine adaptation de Very Bad Trip à la sauce créole, ça n'écoute rien! Notre villa est perchée sur une colline, au sommet d'une pente raide qui plonge directement vers un ravin vertigineux. Le propriétaire de la maison m'a interdit la descente en chaise roulante. Il se prend pour un handicapé lui, ou quoi? Il est comme un gamin, il a besoin de constater le danger de ses propres yeux. En voiture, Simone! Il est aux manettes, Grégory le cadet s'installe à l'arrière du fauteuil électrique, debout. Jérémy, lui, suit le convoi avec ses deux petites pattes. Mais soudain, la machine s'enraye, les deux moteurs se bloquent. Il part en toupie. Le précipice se rapproche à vitesse grand V. Il doit alors son salut à Jérémy qui attrape sur son chemin un épais morceau de bambou qu'il jette dans la roue de son engin pour le stopper net. Mission accomplie. Il était moins une: la roue avant droite était à deux pas de tournoyer dans le vide. On se bidonne aujourd'hui de ces mésaventures en famille, mais sur le coup, croyez-moi, on ne faisait pas les malins.

 

Il prends souvent des risques avec son deux-roues. Parfois même de manière involontaire. Lors d'un Noël passé dans l'appartement de mon fiston Jérémy à Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) sur la côte d'Azur, il décide d'aller faire seul quelques courses. Sur le chemin qui mène au supermarché, impossible de franchir un trottoir trop élevé. Il se retrouve alors perdu avec son fauteuil sur la célèbre Nationale 7 durant pas moins de 600 mètres à l'aller comme au retour. Il croit qu'il n'ai jamais autant été klaxonné de sa vie!

 

Pour rire, ses deux fistons font croire qu'ils tentent tout ce qu'ils peuvent pour se débarrasser de leur encombrant père. Mais ce n'est pas comme ça qu'ils rafleront l'héritage. Il préfère les prévenir et par la même occasion les dissuader: Il revient toujours, il est immortel!

 

C'aurait été lui dans les cages, il y avait but de Gignac!

 

Ce week-end, les gardiens de but ont décidé de jouer sans les mains. Certainement en hommage à Philippe.

 

Si ça se trouve, il est bien membré.

 

Il attend toujours que lui le prenne dans ses bras pour la journée des câlins.

 

Pourquoi on dit courir le Dakar quand c'est lui qui le fait?

 

SOS douleurs fantômes

Dans ses rêves, il est entier. Son subconscient le voit comme avant. Quand il est éveillé aussi, son cerveau considère que ses bras et ses jambes sont toujours là et qu'il est même capable de gambader. Grosso modo, le cortex adresse des signaux qui ne peuvent pas se concrétiser puisque "en vrai" le membre a disparu. Mais il insiste, se dit qu'il doit y avoir un bouchon et donc envoie une information toujours plus forte. Il ressent alors réellement des coups de jus. Il est victime d'une sensation baptisée hallucinose. Il a comme des fourmis, des picotements dans les parties amputées de son corps. Il a mal une jambe ou à un bras qu'il n'a plus et il attend que ça passe. C'est ce qu'on appelle la douleur des membres fantômes.

 

Ce phénomène, qui intrigue depuis des siècles la médecine, s'invite parfois dans les questions posées lors de ses conférences en entreprise. Un jour, une dame qui veut jouer à l'experte pour impressionner ses collègues l'interroge là-dessus: "Monsieur, est-ce que vous avez encore la douleur des membres fantômes"? Demande-t-elle. Elle lui réponds que, oui, régulièrement au cours de l'année, il a de grosses crises de coups de jus. Sans transition, elle ose alors une réplique qui pourrait aisément compléter la littérature de blagues de blonde: "Ah bon, parce que vous en avez encore du courant"? Elle doit penser que les dizaines de milliers de volts qui l'ont carbonisé lors de son accident ont laissé des réserves dans son organisme. Il ne le démonte pas: "Bien sûr que oui, quand il tombe en panne avec son fauteuil, c'est moi qui le recharge directement". Éclat de rire des collaborateurs. La pauvre cadre sup, comme elle a souffert! Elle est en miettes. Il croit que ce jour-là, juste pour le plaisir d'une mauvaise plaisanterie, il a mis fin à toutes ses velléités de progression au sein de sa boîte! Mais il n'a pas manqué de la consoler dans la foulée.

 

Les pieds dans le plat

Au restaurant, il a des pouvoirs de super-héros Marvel, il est l'homme invisible, le vrai. Le serveur n'ose jamais se donner la carte des menus, il la conserve dans le dos, il est en panique face à son handicap. Alors, il n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat: "Il n'a pas de bras, mais il sait lire, vous savez"! Il se la tend alors illico presto. Lors de la commande, bis repetita, il s'adresse rarement à lui. Il reste un galeux. Il préfère passer par un intermédiaire, en l'occurence Suzana: "Et pour Monsieur, ça sera quoi"? Demande-t-il en regardant Madame. Là encore, il est paumé, il ne sait pas comment faire. Pour lui faire prendre conscience de l'absurdité de la situation, ma chérie se retourne vers lui et de la question sur un ton de comtesse: "Qu'est-ce qui ferait plaisir à Monsieur? - Il va faire comme lui, il prendra un steak frites"!, répond-il en se léchant les babines. Puis Suzana annonce au serveur: "Il prendra un steak frites comme moi"... Il stoppe à ce moment-là notre jeu malsain en fixant le serveur droit dans les yeux: Vous avez vu, il ne suit  ni sourd ni muet, vous pouvez le demander directement ce qu'il veut"... Parfois aussi, c'est Suzana qui met fin à l'indifférence: "Mais il sait parler quand même, il n'est pas cumulard"! Dans tous les cas, le maître d'hôtel est dans ses petits souliers. "Désolé, pardon", s'excuse-t-il mille fois en bégayant. Il affiche alors un large sourire qui lui permet de reprendre pied.

 

Qu'est-ce qu'on peut se poiler au resto! Et pas seulement avec le personnel. Avec les amis, aussi, on a les moyens de se payer une bonne tranche de rire. Il dîne un soir avec le chef mécano qui l'a accompagné sur le Dakar et son épouse. Celle-ci raconte qu'elle pratique une sorte d'acupuncture sans les aiguilles mais aussi l'électrothérapie pour aider ses patients à maigrir ou lutter contre le stress. "Tu devrais essayer", le suggère-t-elle. Les bras s'en tombent. "Oh! non, regarde, moi, il a déjà été un peu trop loin dans la thérapie".

 

Un bide Morbide

Il est un aspirateur à malheurs. Les gens le relatent spontanément leurs histoires tristes: l'accident de voiture de "tata", l'amputation de la jambe de "pépé", l'électrocution du cousin germain... À l'issue de ses conférences publiques se forme une queue-leu-leu près de l'estrade métamorphosée en bureau des pleurs. Les spectateurs ont passé un moment intense avec moi, à m'écouter, à chialer parfois, ils ont besoin de libérer ce qu'ils ont sur la patate. Alors même crevé, il ne va pas les envoyer bouler genre: "Foutez-moi la paix, il a déjà donné". Évidemment, il garde toujours l'oreille attentive.

 

Mais il ne m'interdis jamais la note humoristique déstabilisante. Au risque d'être à l'ouest! Au brave type qui le demande si il peut épauler le tonton qui n'a qu'un bras, il est capable de répondre: "Mais ne vous plaignez pas, il lui reste trois membres"! Soit il craque et se met à sangloter, soit il bredouille, confus: Oh! excusez-moi"! Ses boutades peuvent carrément faire pschitt avec les estropiés. Il a souvenir d'un jeune agriculteur des Ardennes qui s'est déplacé spécialement dans les Deux-Sèvres pour assister à l'une de ses conférences afin de partager son affliction. Il venait de perdre ses deux fémurs à la suite d'un choc électrique comme moi. Il décide de prendre la vie du bon côté et lui fait remarquer qu'il a du bol finalement, car il lui reste deux bras pour chasser le sanglier et deux genoux pour galoper comme un lapin dès qu'il sera équipé de prothèses. Lui qui croyait l'amuser, c'est raté. Son visage s'assombrit davantage encore. Son humour était inaudible, son accident trop proche. Il était toujours incarcéré dans sa phase de colère, celle qui précède le deuil et l'acceptation, passages obligés avant d'être en mesure de se gondoler de ses misères.

 

Des rugbymen à la rescousse

Il raffole des surprises mais pas quand elles sont mauvaises. Il est invité au cap d'Agde (Hérault) en tant que parrain du salon nautique. Il doit donner le soir une conférence dans le théâtre de la station balnéaire. L'élue locale chargée du handicap mise sur la flagornerie avant de passer aux aveux: "On est très heureux de vous recevoir Monsieur mais on a un petit souci: le théâtre n'est pas du tout accessible aux personnes handicapées. Pourtant, beaucoup veulent venir vous écouter. On pourra les accueillir dans le sous-sol, on a prévu d'installer un écran géant", l'annonce-t-elle de but en blanc. Elle ne sait donc pas de quel bois il se chauffe. Il répond sur-le-champ, entouré de journalistes: "Madame, il n'y a aucun problème, l'écran géant, vous le déplacez en haut, sur la scène et lui, il assure sa conférence en bas, au sous-sol". Il en a fait un principe inébranlable. Si on se moque du monde, a fortiori de ses semblables, il passe à l'offensive. L'adjointe est déroutée. "Mais vous  ne pouvez pas faire ça" s'affole-t-elle. Lui, plus zen que jamais: "Si si, il n'en démordra pas"... 

 

Un peu plus tard dans la journée, il tombe sur deux papys costauds, fers de lance des Corsaires du Cap d'Agde, l'équipe vétéran du club de rugby. Il leur raconte l'histoire du théâtre inaccessible. L'un d'eux me lance alors: "T'inquiète pas mon gars, toute l'équipe sera là pour t'aider". Ce n'était pas une promesse de Gascon. Le soir, le quinze aux cheveux blancs se retrousse bel et bien les manches pour monter à la force des biceps les chaises roulantes et leurs occupants jusque dans la salle. Ils prennent de court les hommes de la sécurité qui répètent: "On n'a pas le droit, on n'a pas le droit". Qu'importe, ses armoires à glace foncent dans la mêlée pour la bonne cause. L'élue, elle a disparu de la circulation. Il ne l'a plus jamais revue.

 

Il doit une fière chandelle aux piliers et autres troisièmes lignes. Ils m'ont aussi sorti du pétrin lors d'une visite à Paris. Il a voulu jouer au provincial curieux, voir ce que ça faisait de prendre le métro en fauteuil. Il a réussi à descendre dans une station. Mais pas à remonter à la suivante, bloqué par l'immensité des marches. C'est là, par le plus grand des hasards, qu'une bande de rugbymen l'a croisé et... sauvé. En deux temps trois mouvements, il s'est retrouvé en l'air, toujours assis dans son deux-roues puis au sommet de la montagne de béton.

 

L'accessibilité garantie partout est encore un vieux rêve dans l'Hexagone. Pour découvrir l'eldorado pour handicapés, il faut s'envoler au bout du monde. Et atterrir à Wales, un petit village inuit de 150 âmes, perdu en Alaska, à 100 bornes du cercle polaire. Tout est abordable en chaise roulante: la poste, l'école, la salle des fêtes, la maison commune, les toilettes et les douches de l'hôtel... Quand il a débarqué dans cette bourgade entièrement adaptée à la différence, il n'en croyait pas ses yeux. Il y a pourtant zéro handicapé à Wales et ce n'est pas une blague. Chez nous, il y en a des centaines de milliers mais une kyrielle de bâtiments, de trottoirs, de gares ou de théâtres demeurent fermés à celles et ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir marcher. Et dire qu'une petite Inuit fantastique avait les yeux qui pétillaient quand il lui a confié qu'il venait de France. "Du pays de la démocratie, du pays des droits de l'homme, du pays de l'égalité, wouah"! s'était-elle émerveillée. Quel décalage avec la réalité! Il répète régulièrement aux décideurs de notre territoire que ce n'est pas lui qui suit en situation de handicap mais notre société.

 

Oh la belle perle!

La DRH à la voix chevrotante d'une société de plomberie lors d'une conférence sur le dépassement de soi: "Il vous présente philippe. Il ne parlera pas longtemps, il va la faire courte"... Lui, en secouant ses bouts de bras: "Ben lui aussi, il l'a fait courte". Malgré cette drôle de bourde, la chef du personnel  n'a pas été mise à pied!

 

Vu à la télé

"Un homme amputé des quatre membres veut traverser la Manche. Il ne sait pas comment il va faire. Il va se laisser entraîner par les courants marins et se servir de son sexe comme d'un gouvernail, un coup à droite, un coup à gauche".

 

Deux bars et elle se barre

Les entraînements de crawl ""longue distance" peuvent vite devenir rébarbatifs entre deux bouées de baignade flottant dans l'océan. Alors, avec son complice Arnaud Chassery, deux bras et deux jambes au compteur lui, on a inventé un jeu: quand l'un a la chance d'observer un poisson, il doit aussitôt alerter l'autre. Eh oui, on se divertit comme on peut pour ne pas s'ennuyer dans notre bocal à nous! Notre plus gros coup d'éclat a eu lieu lors d'une séance de quatre heures sans temps mort du côté de la Trinité-sur-Mer (Morbihan). Deux bars XXL s'égarent sous le ventre d'Arnaud qui s'égosille: "Hé! Philippe, là, y a deux gros trucs énormes"! Pas de pot, au même moment, une quinquagénaire avec un certain embonpoint et surtout une poitrine généreuse s'est jointe à nos longueurs interminables sans que l'on s'en aperçoive. Elle prend le compliment, enfin plutôt la remarque non préméditée, pour elle et se barre des flots pour retrouver sa serviette. Terriblement vexée. Il ne peux le retenir de rire comme une baleine pendant que son camarade pique, lui, un sacré fard.

 

Mais Arnaud, il lui pardonne tout, même ses plus belles gaffes. Grâce à ses conseils avisés, il s'est transformé en homme poisson. À l'issue de notre traversée des 5 continents, main dans le bras, je le chambrais quand il fallait le présenter à une assistance: "Il a réalisé un bel exploit, vous vous rendez compte,  un nageur valide a réussi à faire la même chose qu'un nageur handicapé"!

 

Un manchot qui perd le Nord

Sa vanne privilégiée avant de traverser, à la nage, les 5 continents, c'est de dire qu'il va rejoindre ses copains manchots dans l'hémisphère nord, du côté du détroit de Béring. Dès qu'il est au micro d'une radio, il ne peut s'empêcher de la radoter. C'est comme ça, on ne se refait pas, ses meilleures blagues sont toujours les plus... répétées.

 

Une brave dame qui l'a entendu sur une grande radio nationale l'envoie alors un message sur Facebook pour le prévenir qu'il l'enlise dans la confusion. "Monsieur, les manchots sont dans le Sud, dans l'Antarctique. Au Nord, ce sont les pingouins. Les premiers sont capables de voler, les seconds, non", corrige-t-elle. Elle aimait  trop les animaux pour le laisser véhiculer une telle ânerie auprès de millions d'auditeurs. Quelques jours plus tard, dans le studio d'une radio concurrente cette fois-ci, il décide de lui répondre en direct: "Il a un message à faire passer à une auditrice qui suit ses interventions sur les ondes. Il la remercie de l'avoir alerté de la différence "entre un manchot et un pingouin. Mais il maintient ses affirmations. Car il va réaliser une première mondiale: il serait le premier manchot à atteindre l'hémisphère nord". Il ne sait  si son message a été reçu 5 sur 5, il n'ai jamais eu de retour de la spécialiste des oiseaux du bas et du haut de notre globe. Ce qui est sûr, c'est qu'il a tenu son pari!

 

Les offrandes des papous

Avec sa face d'Européen, son fauteuil roulant et ses quatre membres en moins, comment pourrai-t-il passer inaperçu sur le marché de Vanimo, village de Papouasie-Nouvelle-Guinée? C'est ici, coincé entre l'Océanie et l'Asie qu'il lance la première étape de son défi "Nager au-delà des frontières". Face à des étals de poissons séchés, au beau milieu d'une peuplade, un Papou en bermuda s'approche de lui et dépose une pièce sur sa guibolle. Il me dit: "Mais mince, il n'est pas parmi nous, il a pris un coup de soleil ou quoi"! Sauf qu'il est imité par un deuxième larron. D'autres le remplissent carrément les poches de billets. Son pantacourt déborde de liquide. Alors un villageois l'attache un panier tressé autour du cou qui fait office de tronc mobile. Sous l'oeil de ses deux gardes du corps, il croule sous l'oseille. Il ne fait pas la manche pourtant, il est incapable de tendre la main. Et puis, le budget de nos tribulations exotiques est bouclé depuis belle lurette. Alors pourquoi cette pluie d'offrandes? Il demande des explications à notre traducteur. "C'est tout simple. À leurs yeux, t'es handicapé, alors il faut t'aider", décrypte-t-il?

 

Dans ce pays catholique très pieux, il symbolise aussi sans doute l'image du miraculé qu'il faut bénir... d'argent! Au cours de sa vie, il a rarement observé un tel élan de générosité. Ces gens très pauvres n'ont rien mais vous donnent tout. Ils ont gardé l'essentiel: le coeur. Au final, la quête inattendue rapporte l'équivalent d'une vingtaine d'euros. Une petite fortune là-bas remise à un dispensaire. Lors de ses conférences, il raconte, pour blaguer, que, de retour dans sa bonne vieille vienne, son premier réflexe a été d'accrocher un panier autour de son cou. Puis de filer au marché de Châtellerault croyant que l'histoire se répéterait. Mais on l'a jeté des pierres et insulté en le disant: "Va te faire voir chez les Papous"!

 

Au marathon de la picole

Le marathon du Médoc est un guet-apens pour ceux qui, comme lui, se la coulent douce et ne courent pas. Parce qu'il est impossible d'éliminer tout l'alcool absorbé aux ravitaillements. Et c'est comme ça qu'on se met minable et qu'on le regrette à l'heure de la gueule de bois. Tout avait pourtant bien commencé. Il ressemble à Jules César sur son trône, confortablement assis dans son fauteuil roulant de course tracté par une armée de costauds. Il a choisi un déguisement tricolore de beauf sympa, celui de Super Dupont avec cape, béret et, surtout nez rouge qui, au fil du parcours, deviendra 100 % naturel. Tous les deux ou trois kilomètres sur ces terres de grands crus, on a droit à un ravito au goût de Bordeaux. Par ici un verre de Château Lafite, par là un gorgeon de Château Latour. Ses pousseurs ne me laissent aucun répit et m'incitent fortement à m'hydrater, traduisez picoler. Seulement voilà, il a une surface corporelle réduite par rapport à eux donc il transpire moins pour évacuer les vapeurs qui font tourner la tête. Dans ces conditions, il grimpe vite à quatre grammes! Et quand vient la tradition locale du porté au-dessus des têtes au son des bandas, c'est le dérapage. Parce que lui aussi, Il veut être soulevé par les concurrents assis par terre en file indienne. Alors il gueule comme un putois: "Détachez-le, il a envie de jouer"! L'inhibition vole en éclats. Comme le personnage public qu'il est censé être. Voici son tour d'être hissé et de voler... bourré sur le ventre, retenu par les bras d'un essaim de Popeyes. Ça plane pour lui. Son pantacourt à élastique descend au fur et à mesure de la chevauchée en apesanteur. Il n'a pas de caleçon dessous, un choix délibéré dès le départ pour pouvoir tirer un bock plus rapidement. Résultat, il finit par perdre son froc et se retrouve à poil. Le patron de son frangin, qui fait partie de son team, se prend alors sa zigounette dans l'oeil! Légitimement surpris par une telle familiarité, il me bascule sur le côté. Il se retrouve en roulé-boulé dans l'herbe. Devant des coureurs médusés, il hurle le cul à l'air: "Rendez-lui son pantacourt"! Et aussi, plus que jamais sous l'emprise de l'alcool: "Il vous aime tous"!

 

Il doit avouer qu'il réagit assez mal aux substances enivrantes. Lors d'un stage de natation avec les militaires des commandos marine au centre d'instruction naval de Saint-Mandrier près de Toulon (Var), il avait déjà été victime de son gosier en pente. Les gradés avaient pourtant prévenu: pas de bruit dans le couloir la nuit pour ne pas réveiller  l'élite des nageurs de combat. Mais de retour d'une soirée arrosée, son frangin Jean-Luc et son camarade Arnaud se laissent en plan dans le couloir, face à des portes battantes. Ces deux salopards s'empressent d'aller pioncer pendant que lui, Il est coincé, immobilisé. Il n'a d'autre choix que de rameuter les troupes en les sortant du lit.

 

Autre moment épique: lors d'une escale en Paouasie-Nouvelle-Guinée à l'occasion de sa traversée des 5 continents, il veut tester la drogue locale à base de noix de Bettel, de haricot vert poivré et de nacre pillée. Il aurait pas dû. Sa langue devient brutalement toute rouge. Cette came met son cerveau en vrac. Il part en sucette direct sous les yeux de son médecin qui, lui aussi, a goûté à l'interdit. Bilan perso: trois quarts d'heure de folie avec spasmes et malaise vagal en guise de bouquet final. On aurait cru un lapin écrasé. Alors une fois, mais surtout pas deux. Car sous l'effet de la récidive, le bettel suscite en bouche une réaction chimique qui détruit dents et gencives. Lui, la défonce - heureusement éphémère - du ciboulot l'a amplement suffi.